Date :
18 décembre 2001
Ville :
Paris (75)
Salle :
L'Elysée Montmartre
L'avis de Laurent
C'était donc hier soir le premier concert parisien en tête d'affiche pour Benjamin Biolay. Première surprise, l'Elysée Montmartre affichait complet. Après une courte attente dans la nuit sibériano-parisienne, nous entrons donc dans la salle.
Un grand moment.
Les trois quarts de l'espace sont occupés par des tables avec nappes rouges et bougies. Ambiance cabaret... Seul "petit" hic, cet espace est clos par des cordes et des hôtesses d'accueil munies de listes en gardent l'entrée. Il faut donc montrer patte blanche. Pour le public, les fans, la plèbe, ceux qui ont payé leur place, il ne reste que les côtés (derrière les piliers et les plantes vertes) ou le fond de la salle. Debout.
Pour le moment, les tables sont inoccupées. Nous nous installons donc sur le côté, derrière la corde et la première partie commence. Une fois n'est pas coutume, cette première partie n'est pas assurée par un jeune artiste, mais par l'arrivée de ces fameux invités.
On entre là dans la partie "Voici" de ce CR. Voilà donc Françoise Hardy qui est une des premières à s'installer. Suivent Pacale Clarke, charmante et en charmante compagnie (sa copine ?), Chiara Mastroianni, Isabelle Dordhain... Les autres nous sont moins connus. Ces gens sont à peine installés qu'on leur sert le champagne. Derrière les cordes, parmi le peuple, les conversations sont assez amères. Petit moment de bonheur avec l'arrivée d'un homme qui, après avoir chaleureusement embrassé Françoise Hardy, s'asseoit et... se retrouve Ã
terre, la chaise ayant cédé. On s'amuse comme on peut...
A mesure que le temps passe, je mesure le temps qui passe, et une évidence s'impose : à ce rythme là , la moitié des tables seront vides quand le concert va commencer. L'envahissement est inévitable, mais il n'y aura pas de place pour tout le monde. Nous avons choisi notre future table, et somme prêts à bondir. Malheureusement, lorsque l'instant survient, nos voisines sont plus promptes et finalement, nous nous retrouvons assis à la table d'un invité venu seul. Il nous autorise à rester, on peut même grignoter quelques pistaches, tout en précisant qu'on aurait mieux fait de choisir celle d'à côté, avec Françoise Hardy... Lui n'est que journaliste à "l'Express". Il convient que l'organisation de la soirée est assez nulle. Je lui dis que ça
doit quand même être sympa d'être invité comme ça. Réponse : oui, mais c'est pas si génial, parfois dans les grands concerts comme Madonna, on n'a qu'une seule invitation. Dur.
Il est temps d'en venir à ce qui aurait dû constituer l'unique sujet de ce CR. Le concert.
J'avais vu Benjamin il y a quelque semaines à l'enregistrement du Pont des Artistes, et j'avais donc une petite idée de ce qui nous attendait. Mais à la formation piano/contrebasse/batterie de France Inter se sont ajoutés un guitar-hero et « joueur de cuivres », et la violoniste Karen Brunon a été rejointe par trois camarades pour former un quatuor à cordes. Ils étaient donc neuf sur scène. Costume sombre pour tout le monde, à commencer par Benjamin qui apparaît, tout timide. Il a à ses côtés un Fender Rhodes qu'il va utiliser sur quelques morceaux. Il nous gratifiera même de quelques séquences de trompettes. La setlist est sans grande surprise : la quasi intégralité de l'album, l'inédit « La dernière heure du dernier jour », deux chansons de l'album de Coralie Clément (« Mes fenêtres donnent sur la cour » et « L'ombre et la lumière »), une de celui de Keren Ann (« Loin »), et l' inévitable « Jardin d'hiver » ainsi que « Des ronds dans l'eau » de l'album de Salvador.
Le tout dans une ambiance feutrée, jazzy plutôt sympathique. Benjamin mâche son chewing-gum, ça se ressent au niveau du chant (il donne parfois l' impression de marmonner) et n'a pas l'air franchement à son aise. Le public est divisé en deux : les invités, plutôt froids, et les fans (il y en a !) enthousiastes. Benjamin parle peu, et c'est plutôt tant mieux.
Deux rappels tout de même, et au final un concert qui aura surtout contenté les fans. Les quelques échos reçus aujourd'hui témoignent cependant de l' amertume de ces derniers concernant la forme de ce concert.
Il faudra que Benjamin mûrisse un peu et qu'il cesse d'être « un produit à développer » pour qu'on ne lui impose plus ce genre de chose.
Source : La Palmeraie
Rose Kennedy Tour
Premier concert parisien en tête d'affiche.